Cet homme n’avait aucun respect pour ce qui était sacré à mes yeux : Dieu, l’âme, la famille et mes objectifs les plus intimes.
Mia Farrow.
Il n’y a aucune morale chez Woody Allen. C’est même là le message explicite de tous ses films, et en particulier de certains de ses derniers opus comme Match point ou Whatever works. Pour lui, la vie n’a pas de sens, tous les idéaux spirituels ne sont que des chimères.
En théorie, un tel point de vue m’est très antipathique. Et pourtant, c’est justement ce côté nihiliste, corrosif, qui me plaît dans ses films. Je crois que cela tient – outre à son talent – à la nature de son art : le cinéma est un art objectif, un peu froid, extérieur, qui s’accommode mal en général des bons sentiments. Dès que l’on y cherche à émouvoir, la mièvrerie et le ridicule menacent. En revanche, il se prête très bien à la critique et à la satire, ainsi qu’à l’ironie. Rien ne lui est plus aisé que d’établir une certaine distance avec ce qu’il représente. C’est même là que son art à proprement parler commence – en deçà, il ne s’agit que d’illustration. Ainsi, le cas de Woody Allen confirme une vieille leçon : que l’art doit s’affranchir de la morale et n’obéir qu’à ses propres règles.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire