La figure, la personnalité et la postérité de Platon, voilà un sujet qui m’a toujours passionné. Sa philosophie est si proche de la perfection, du divin, et pourtant tellement inaccomplie, ambivalente, insatisfaisante… Il est d’ailleurs pertinent de se demander pour quelle raison les philosophies antiques, qui étaient tout de même faites pour ça, ne dirigent plus la vie de personne de nos jours, alors que les religions revendiquent des milliards de pratiquants. Il n’y a nulle part aucun cénacle stoïcien ou épicurien, et les « cafés philosophiques » et autres expériences de ce genre sont des rendez-vous mondains, bavards et futiles, l’exact opposé de la véritable sagesse. C’est que toute philosophie, en définitive, est une entreprise individuelle, qui s’adresse à des individus isolés et disséminés, à des « lecteurs ». Discipline aristocratique au fond, qui convient aux époques sûres d’elles-mêmes comme la Renaissance, et nullement à une période de déclin et de peur comme celle que nous vivons.
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