Fini Les Souffrances du jeune Werther de Goethe. Je n’ai pas pris beaucoup de plaisir à cette lecture. J’ai eu l’impression que Goethe lui-même ne croyait pas vraiment à son histoire, et se dévoilait plus dans les nombreuses digressions botaniques, littéraires, philosophiques, que dans le récit proprement dit des amours contrariées de Werther et de Charlotte. Rien n’est plus étranger à la nature profonde de Goethe que la passion destructrice. Le détachement serein et sensuel du Divan, voilà sa vraie nature. Du coup, tout le roman m’a semblé un peu artificiel. Les personnages de La Nouvelle Héloïse ont une autre épaisseur, et on sent que Rousseau parle de ce qu’il a vécu, ou du moins aurait aimé pouvoir vivre. De toute façon, je ne me sens aucune inclination vers le romantisme en général. Tout sentiment excessif s’oppose à la réalité de la vie, et appelle tôt ou tard un châtiment.
Il y a dans toute cette littérature des années 1775-1789 un puissant parfum de fin du monde. Je pense aussi à Paul et Virginie par exemple. On sent qu’un monde s’achève, que les êtres sont complètement abandonnés à eux-mêmes et à la solitude de la nature, que toute l’ancienne structure sociale est d’ores et déjà caduque et prête à s’effondrer au premier coup de vent.
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