Il n’y a rien d’absolument pur dans la vie. Toute action entraîne avec elle une certaine souillure, une certaine pesanteur qui s’attache à celui qui l’effectue. La pureté, la légèreté, ne se trouvent que dans l’inaction totale, et il suffit de faire quelque chose, de bouger, pour être déjà coupable. Voilà pourquoi les sages taoïstes prônaient avec tant d’insistance le non-agir, voilà pourquoi la Bhagavag-Gîtâ dit du saint que « si affairé qu’il puisse être, en réalité il n’agit pas ». Plus on agit, plus on s’éloigne de l’unité, de l’innocence, et c’est la raison pour laquelle les plus actifs des hommes, à savoir les hommes politiques, sont aussi les plus universellement méprisés. Que faire alors, tout laisser tomber et s’abîmer dans les délices du néant ? On sent bien qu’une telle option n’est pas satisfaisante… Non, « il faut tenter de vivre » comme disait Valéry, et racheter par l’austérité du devoir sans cesse accompli l’impureté inhérente à tout acte.
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