Apprenons s’il se peut à nos contemporains qu’un temps a été qu’il existait des hommes et déplorons le malheur et la honte de notre siècle en nous voyant forcés de les chercher si loin de nous.
Jean-Jacques Rousseau.
S’il y a un goût qui, chez moi, ne s’est jamais démenti, c’est bien celui de l’Antiquité. Mes plus constants plaisirs de lecteur, c’est sans conteste aux auteurs de cette époque que je les dois. (Je me souviens très bien comment, à l’âge de quinze ans, en 1997, c’est la lecture du Manuel d’Epictète et des Pensées de Marc-Aurèle qui détermina mon choix de consacrer tout mon temps libre à la littérature.) Mais d’où vient cette véritable passion pour l’Antiquité, peut-être la seule vraie passion de ma vie ? C’est, je crois, que cette époque incarne pour moi un idéal inégalé de liberté. Jamais les hommes n’ont autant voulu être libres qu’alors, et sans doute jamais ne l’ont-ils autant été. Les Modernes sont encombrés de toutes sortes d’idéologies, de croyances, d’esthétiques, d’attachements, etc. Les Anciens avaient le goût de la simplicité, de la sobriété. Les Modernes sont aveuglés par la cause à laquelle ils sacrifient tout, tandis que les Anciens ne s’oubliaient jamais et tendaient sans cesse à une plus grande maîtrise de soi. On dira que c’est là une vision de l’Antiquité qui me correspond, qu’il y en a une autre, exubérante, lascive, poussant le luxe et la sensualité à des degrés extrêmes. Cela est vrai, je le reconnais. Mais, même dans ces manifestations, il y avait quelque chose de naturel, d’entier, de premier qui rejoignait une certaine pureté. L’idée du bonheur a tout embrouillé et tout affadi. Les Anciens, profondément pessimistes, savaient que la quête du bonheur était vaine, et plaçaient tous leurs efforts dans la poursuite de choses réelles : la liberté et la maîtrise de soi. Jamais sans doute l’illusion n’avait été repoussée si loin, jamais n’a-t-on vu une telle coïncidence entre la parole et la vie. (J’observe d’ailleurs qu’à toutes les époques il y a eu des penseurs saisis par cette passion de l’Antiquité, et qui y ont consacré quasiment toute leur oeuvre. Je ne crois pas susciter beaucoup de dénégations en citant Montaigne, Rousseau ou Leopardi.)
Jean-Jacques Rousseau.
S’il y a un goût qui, chez moi, ne s’est jamais démenti, c’est bien celui de l’Antiquité. Mes plus constants plaisirs de lecteur, c’est sans conteste aux auteurs de cette époque que je les dois. (Je me souviens très bien comment, à l’âge de quinze ans, en 1997, c’est la lecture du Manuel d’Epictète et des Pensées de Marc-Aurèle qui détermina mon choix de consacrer tout mon temps libre à la littérature.) Mais d’où vient cette véritable passion pour l’Antiquité, peut-être la seule vraie passion de ma vie ? C’est, je crois, que cette époque incarne pour moi un idéal inégalé de liberté. Jamais les hommes n’ont autant voulu être libres qu’alors, et sans doute jamais ne l’ont-ils autant été. Les Modernes sont encombrés de toutes sortes d’idéologies, de croyances, d’esthétiques, d’attachements, etc. Les Anciens avaient le goût de la simplicité, de la sobriété. Les Modernes sont aveuglés par la cause à laquelle ils sacrifient tout, tandis que les Anciens ne s’oubliaient jamais et tendaient sans cesse à une plus grande maîtrise de soi. On dira que c’est là une vision de l’Antiquité qui me correspond, qu’il y en a une autre, exubérante, lascive, poussant le luxe et la sensualité à des degrés extrêmes. Cela est vrai, je le reconnais. Mais, même dans ces manifestations, il y avait quelque chose de naturel, d’entier, de premier qui rejoignait une certaine pureté. L’idée du bonheur a tout embrouillé et tout affadi. Les Anciens, profondément pessimistes, savaient que la quête du bonheur était vaine, et plaçaient tous leurs efforts dans la poursuite de choses réelles : la liberté et la maîtrise de soi. Jamais sans doute l’illusion n’avait été repoussée si loin, jamais n’a-t-on vu une telle coïncidence entre la parole et la vie. (J’observe d’ailleurs qu’à toutes les époques il y a eu des penseurs saisis par cette passion de l’Antiquité, et qui y ont consacré quasiment toute leur oeuvre. Je ne crois pas susciter beaucoup de dénégations en citant Montaigne, Rousseau ou Leopardi.)
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