Quelle étrange union s'est nouée entre la vie et le langage ! Et si récente : quelques centaines de générations à peine, quelques milliers tout au plus... Et pourtant ces deux choses se sont liées de manière tellement inextricable que nous ne pouvons plus les concevoir l'une sans l'autre...
Y a-t-il une puissance plus grande dans le monde que celle d'un mot ? Je répète trois fois « François Mitterrand » et je me sens invincible, souverain, d'une subtilité infinie ; je répète trois fois « Nicolas Sarkozy » et la peur m'envahit, je deviens fébrile, je ressens le besoin de tromper les autres, de les flouer. Ainsi, chaque nom, chaque mot possède sa vertu propre, ses effets particuliers sur le psychisme. Tels des mantras, leur simple formulation colore notre espace intérieur. Dans ces conditions, qui peut nier l'extrême nécessité qu'il y a à maîtriser son discours intérieur ? Car c'est bien en cela que consiste dorénavant notre être, en fin de compte : un intarissable discours intérieur, dicté à moitié par les événements, à moitié par notre propre volonté. Et toute la journée ces mots invisibles et silencieux se succèdent, les uns fugitifs comme la sensation qui les a fait naître, les autres acquérant parfois la persistance d'une obsession : « argent », « manger », « Jessica », « Stéphanie », « vacances », « emmerdes », etc., etc. « De quelque mot profond tout homme est le disciple » a écrit Victor Hugo, en une de ces formules lumineuses dont il avait le secret. Oh ! quelle importance capitale revêt le choix des mots dont nous nous faisons les disciples ! Et quelle chance nous avons de pouvoir confier la conduite de notre vie à un instrument aussi précis, aussi sûr et aussi noble que le langage !
Y a-t-il une puissance plus grande dans le monde que celle d'un mot ? Je répète trois fois « François Mitterrand » et je me sens invincible, souverain, d'une subtilité infinie ; je répète trois fois « Nicolas Sarkozy » et la peur m'envahit, je deviens fébrile, je ressens le besoin de tromper les autres, de les flouer. Ainsi, chaque nom, chaque mot possède sa vertu propre, ses effets particuliers sur le psychisme. Tels des mantras, leur simple formulation colore notre espace intérieur. Dans ces conditions, qui peut nier l'extrême nécessité qu'il y a à maîtriser son discours intérieur ? Car c'est bien en cela que consiste dorénavant notre être, en fin de compte : un intarissable discours intérieur, dicté à moitié par les événements, à moitié par notre propre volonté. Et toute la journée ces mots invisibles et silencieux se succèdent, les uns fugitifs comme la sensation qui les a fait naître, les autres acquérant parfois la persistance d'une obsession : « argent », « manger », « Jessica », « Stéphanie », « vacances », « emmerdes », etc., etc. « De quelque mot profond tout homme est le disciple » a écrit Victor Hugo, en une de ces formules lumineuses dont il avait le secret. Oh ! quelle importance capitale revêt le choix des mots dont nous nous faisons les disciples ! Et quelle chance nous avons de pouvoir confier la conduite de notre vie à un instrument aussi précis, aussi sûr et aussi noble que le langage !
Ah cher Laconique vous vous faites philosophe du langage ! Mais à y regarder de près vous vous placez davantage en émule d'Anthony Robbins façon PNL qu'en disciple de Ludwig Wittgentein.
RépondreSupprimerIl faut dire que le second est bien plus abscons et moins utile dans la vie quotidienne que le premier...
Je suis d'accord avec vous en ce qui concerne la puissance des mots, ils le sont d'autant plus lorsqu'on est laconique comme vous.
Je déplore cependant que vos obsessions à propos de Nicolas Sarkosy ne vous aient pas encore quitté. La présidence du candidat de l'UMP a été un vrai traumatisme pour vous, pauvre Laconique !
Pour ce qui est de la forme et du style, votre texte est encore une fois on ne peut plus brillant et impeccable, mais je tiens quand même à vous faire remarquer que la police utilisée est plus petite que celle des précédents articles. C'est ce genre de détails qui gêne un maniaque comme moi !
A bientôt.
Eh oui, je ne suis pas tendre avec Anthony Robbins, avec le côté un peu indigeste de son principal ouvrage, mais force est de reconnaître qu’il a infusé avec le temps dans ma pensée. Ou plutôt c’est le fait de voir un individu brillant et très rigoureux dans ses jugements tel que vous faire se lasser l’éloge de la PNL qui m’a peut-être amené à revoir mon jugement. Mais Tony Robbins insiste beaucoup sur les images mentales, tandis que, vous l’avez noté, je traite de la puissance du langage. En cela, je pourrais me réclamer tout aussi bien de la Bible, qui observait déjà que « mort et vie sont au pouvoir de la langue, ceux qui la chérissent mangeront de son fruit » (« Proverbes », 18, 21).
RépondreSupprimerOn peut parler de traumatisme en ce qui concerne l’individu que vous mentionnez et que j’ai été dans l’obligation de nommer pour les besoins de ma démonstration. Malheureusement j’ai le pressentiment (je sais que vous faites peu de cas de mes pressentiments) que son potentiel de nuisance n’est pas éteint et qu’il fera parler de lui à l’avenir. Certains le regrettent déjà…
Vous pensez bien qu’à un œil méticuleux comme le mien la différence de police n’a pas échappé. Mais j’ai été contraint à ce choix car lorsque j’utilisais ma police habituelle, il y avait un problème d’espace au niveau de la ligne avec tous les guillemets, une ligne se sautait automatiquement sans que je pusse l’empêcher. J’ai passé plus d’une heure sur ce problème sans le résoudre… Comme j’ai beaucoup bataillé avec l’informatique aujourd’hui, je me suis résolu à ce pis-aller…
Des circonstances particulières vont me tenir éloigné de ce blog pendant plus d’une semaine. J’espère qu’à mon retour vous l’enrichirez toujours de vos commentaires si pertinents. Quant à moi je me réjouis à l’avance des nouveaux chefs-d’œuvre que je ne manquerai pas de trouver sur "Le Marginal Magnifique.com" !
Connaissant votre méticulosité, j'étais en effet étonné de cette négligence concernant la taille de la police. Il m'arrive également parfois de galérer avec ce genre de problème inexplicable : justement quand j'ai posté mon dernier message, "Ton père le singe", sur mon site, celui-ci s'affichait obstinément et inexplicablement en caractères tout petits sans que je n'eusse en rien modifié ma procédure habituelle de publication. De quoi s'arracher les cheveux !
SupprimerAprès bien des péripéties, de la sueur et moultes insultes genre "enculé de ta race", "ta mère la grosse chiennasse" adressées au site ou de façon plus générale aux forces obscures qui président aux mystère de l'informatique, j'ai enfin pu parvenir au résultat que je souhaitais. C'est dire comme je vous comprends, cher Laconique !
Ce genre de problèmes arrive cependant plus rarement que sur la plate-forme qui nous hébergeait avant et qui me rendait souvent dingue !
Je vous souhaite de trouver pendant votre villégiature de bons sujets d'articles pour votre excellent site "Le goût des lettres" et soyez sûr que le "Le Marginal Magnifique" sera là, puissant, à votre retour !
A bientôt.
En tout cas j'admire votre dextérité à propager vos liens un peu partout, comme autant de spores qu'une plante vénéneuse dissémine dans la nature ! Malheureusement ce n'est pas sur ce site que attirerez beaucoup de lecteurs, et c'est bien dommage car vos poèmes ne laissent jamais indifférent...
SupprimerJe vous dis donc à bientôt moi aussi, cher Marginal !