Lu De la vérité en politique, le nouveau livre de François Bayrou. Des idées fortes, mais un style parfois approximatif. Certes, le futur président de la République n’est pas un grand écrivain. Il rudoie parfois un peu la langue selon ses caprices, et ses phrases n’ont pas ce coulant, cette fluidité qui dénotent une familiarité profonde avec la chose littéraire. Il est d’ailleurs intéressant de noter que les deux personnalités politiques qui joueront le plus grand rôle dans les prochaines années, à savoir François Bayrou et Ségolène Royal, ne se distinguent pas par un éclat particulier en la matière. De ce point de vue, le général de Gaulle n’est pas encore près de trouver un successeur.
Mais ne faisons pas les difficiles. Le style de François Bayrou est clair, vigoureux, et parfaitement adapté à son propos, à l’égard duquel je ressens une adhésion complète. Le reproche que les médias formulent à l’encontre de cet ouvrage est le suivant : « Votre constat est juste, mais vous en restez au niveau du constat. Or la politique, c’est avant tout affaire d’action et de prise de pouvoir. » Ce qu’ils ne comprennent pas, c’est que Bayrou estime que ce sont les événements qui lui donneront raison et imposeront la voie qu’il a tracée. Je pense comme lui, mais il est indéniable que jusqu’à présent un tel discours ne pouvait qu’être inefficace sur le plan électoral : les électeurs veulent de la volonté (ou du moins son apparence), non de la lucidité ; ils votent pour ceux qui affirment pouvoir plier les événements à leur gré, non pour ceux qui, de manière plus honnête, professent qu’il faut voir la situation telle qu'elle est et s’y adapter. Un blocage est donc inévitable, à court terme (« peu de mois, peu d’années » dit Bayrou). Le Ciel fasse que les hommes justes voient l’autre rive !
Ah la la, cher Laconique, on ne vous changera pas ! Votre amour pour Bayrou me surprendra toujours, mais n'est pas prêt de s'éteindre. Remarquez, votre attitude est louable, elle témoigne d'une fidélité et d'une constance dignes du Marginal Magnifique ! (excusez, cher Laconique, je me permets de vous spammer un peu, mais c'est que j'aimerais beaucoup glaner quelques-uns de vos innombrables et précieux lecteurs).
RépondreSupprimerEt vous n'en démordez pas non plus avec vos prophéties ! Pour ce qui est de vos prédictions concernant les "deux personnalités politiques qui joueront le plus grand rôle dans les prochaines années, à savoir François Bayrou et Ségolène royal" permettez-moi quand même d'être dubitatif.
Je m'explique : vous avez sans doute étudié les probabilités au cours de votre parcours scolaire, cher Laconique. Éh bien, vous savez alors que l'on peut calculer mathématiquement le caractère probable d'un évènement en fonction du nombre de fois où il apparaît sur toutes les fois où cela est possible. Or, en ce qui concerne votre cas, cher Laconique, le calcul est vite fait : toutes les fois où vous avez prédit un évènement appartenant à la sphère politique, celui-ci ne s'est jamais produit. Sans être Einstein j'en déduis donc que la probabilité que vos prédictions se réalisent est tout simplement égale à zéro. Ce qui m'amène à dire que Bayrou pèsera quand les poules iront chez le dentiste.
Ah je vous raille, cher Laconique, mais c'est avec beaucoup affection, ne m'en voulez pas, vous me faites marrer avec tout ça ! Et puis j'ai beau jeu de vous taquiner, je m'y entends encore moins que vous dans toutes ces affaires, vu que je m'en tape le coquillard...
Pour revenir à Bayrou, je suis étonné des réserves que vous émettez à propos de son style : il n'est pourtant pas un amateur en littérature, puisqu'il me semble qu'il est titulaire d'une agrégation de lettres. Il doit donc être accoutumé à la langue, à moins que, comme je le crois, la politique ne l'eût perverti. Puis cela prouve encore une fois, si nécessaire, que les études sont une chose qui n'a rien à voir avec l'art...
Que voulez-vous, cher Marginal, je suis fidèle en effet, et pas seulement à d’excellents sites comme Le Marginal Magnifique , mais également aux idées que je crois justes. Vous n’avez pas tort de me taquiner sur mes penchants prophétiques, d’autant plus que vous le faites avec la malice facétieuse dans laquelle vous excellez, mais je vous prie de croire que je suis parfaitement sincère dans tout cela. Je ne vais pas développer, mais François Bayrou, depuis six ans, a toujours été lucide dans ses prévisions, et intègre quand tous les autres déviaient. Il n’a pas craint la solitude, l’isolement (ce qui devrait forcer l’estime d’un solitaire comme vous). La France est dans une impasse, j’ai lu son livre, et lui seul a pris la juste mesure de la situation. Or la lucidité à l’égard d’une situation est le premier pas vers la prise de contrôle de celle-ci. Quand les choses sembleront sans issue, les Français se tourneront naturellement vers lui, et ce jour-là du champagne coulera dans ma bouche. Mais passons…
RépondreSupprimerMe suis-je toujours trompé dans mes prévisions ? Disons que je me suis trompé sur les dates… Mais je maintiens tout ce que j’ai dit, sur Bayrou et Royal, tout comme sur l’autre individu dont les années qui viennent nous révélerons les inconcevables turpitudes et dont les partisans se préparent d’intenses souffrances…
Pour ce qui est du style de Bayrou, je ne dirais pas qu’il écrit mal. De toute la classe politique il est sans doute celui qui s’exprime le mieux, à l’oral comme à l’écrit. Mais, voulant légitimement toucher le plus grand nombre, il s’adapte à son lectorat : phrases courtes, style un peu heurté, haché. Mon palais est accoutumé à des mets plus délicats… Quand on s’adresse toujours au peuple, on est un peu forcé de prendre les manières du peuple... Il n’y a pas de politique sans impureté, et ce n’est pas un être intègre comme vous qui me dira le contraire !