Et voilà. Nous y sommes. 2014. Maintenant, malheureusement, les choses sérieuses vont commencer. L’infinie connerie que les électeurs français ont manifestée lors des deux dernières élections présidentielles, en réussissant à ne pas voter pour le seul candidat sérieux, en préférant le théâtre à la politique, en choisissant la folie, puis la nullité, pour les diriger, va bientôt trouver son juste châtiment. La dégradation va s’accélérer, l’antique Désordre va refaire surface, suivi par ses deux compagnes éternelles : la Violence et la Peur. Le nom immonde va sortir du silence et revenir occuper le premier plan de la scène.
Et que ferai-je, moi, lorsque l’émeute emplira les rues, lorsque le mot électrique de « révolution » sera sur toutes les bouches et sur tous les écrans ? Eh bien je serai ici, sur ce site, et j’écrirai des articles sur Racine et Voltaire. Le tumulte extérieur ne franchira pas mes fenêtres closes. Puis, dans quelques mois, dans bien peu d’années, lorsque les justes s’épanouiront, lorsque Ségolène Royal et François Bayrou gouverneront, je sortirai dans la campagne, je respirerai l’air frais de l’aurore, et j’irai déposer une gerbe de blé sur l’autel de Déméter.
Et que ferai-je, moi, lorsque l’émeute emplira les rues, lorsque le mot électrique de « révolution » sera sur toutes les bouches et sur tous les écrans ? Eh bien je serai ici, sur ce site, et j’écrirai des articles sur Racine et Voltaire. Le tumulte extérieur ne franchira pas mes fenêtres closes. Puis, dans quelques mois, dans bien peu d’années, lorsque les justes s’épanouiront, lorsque Ségolène Royal et François Bayrou gouverneront, je sortirai dans la campagne, je respirerai l’air frais de l’aurore, et j’irai déposer une gerbe de blé sur l’autel de Déméter.
Éh oui, cher Laconique, nous y sommes ! 2014... Les années défilent... et vos prédictions avec... et vos obsessions avec ! Un beau cortège dont le défilé annonce des réjouissances qui n'ont rien de drôle je dois dire.
RépondreSupprimerJe me rappelle d'ailleurs, en fidèle lecteur du "Goùt des lettres", que vous avez écrit l'an dernier, le 6 mars 2013 pour être précis, un texte sensiblement identique à celui-ci qui s'intitule "Derniers jours du monde ancien".
Bon, du coup, je ne vais pas m'étendre sur chacun de points que vous soulevez (hommes politiques adorés et haïs que vous ne citez pas mais que vos innombrables lecteurs devinent, élections foireuses, etc), car je l'ai déjà fait plusieurs fois dans des articles précédents, mais je reconnais qu'on ne peut pas vous donner tout à fait tort si l'on suit l'actualité.
Je ne m'intéresse pas à la politique, pourtant je commence moi-même à ressentir les effets délétères d'un gouvernement flasque, sans panache ni rigueur, qui nous entraîne vers des marécages de laisser-aller. Tout part à vau-l'eau, merde, cher Laconique !
On a commencé avec ce mariage gay, qui, sous prétexte de tolérance, étendard brandi et accommodé à toutes les sauces pour multiplier les conneries, détruit un peu plus la cellule familiale et valide les perversions sodomites - si, encore, à la limite, il n'y avait que les lesbiennes, on pourrait faire un effort n'est-ce pas cher Laconique ? - et, aujourd'hui, on a cette "affaire Dieudonné", tout simplement ridicule, qui agit comme un cache-misère : chômage, règlements de compte à Marseille à foison avec des mecs qui tirent à la kalash, mais pourquoi pas, après tout, porter l'accent sur la destruction totale d'un humoriste ? Bref,cette "affaire Dieudonné" est répugnante et je ne parle même pas de le liberté d'expression qui prend cher et du fait que le système broie l'individue qui s'attaque à lui (j'avais écrit un très bon poème sur ce sujet à l'époque : "Le dernier mot").
Au final, plutôt que cette situation flottante, d'attente, qui met mal à l'aise, on en viendrait presque à souhaiter l'avènement rapide de cet "antique Désordre", dont vous parlez avec des accents hugoliens et kingiens, avec ses collègues "la Violence et la Peur". Qui sait, au moins parmi les décombres, ces jours sombres seront-ils peut-être l'occasion pour les vrais de se révéler !
En tout cas, comme vous le mentionnez si justement et si poétiquement dans le deuxième paragraphe de votre article, les hommes de panache que nous sommes affronteront avec autant de sérénité que possible l'épreuve d'un monde désamarré, en se focalisant sur des activités saines et nobles, ce que j'ai exprimé pour ma part en me comparant très justement "Albator".
*je ne coche ni "d'accord" ni "pas d'accord", car je me situe entre les deux, cher Laconique, impossible de trancher ! Oui pour le monde qui s'écroule, mais la partie politique me laisse plus sceptique...
RépondreSupprimerEt si vous rajoutiez des boutons ?
Ah là là !... Croyez-moi cher Marginal, je suis un peu confus d’entraîner une âme probe et supérieure comme celle du Marginal Magnifique dans les marécages fangeux de la politique. Moi-même je n’aborde ces sujets qu’avec une extrême circonspection, et vous remarquerez que, pour une fois, j’ai pleinement justifié mon pseudo dans cet article. Mais que voulez-vous, quand la situation devient trop « délétère » comme vous dites, il faut que ça sorte !
RépondreSupprimerOui, je me répète, et vous avez fort judicieusement démasqué les emprunts que j’ai perpétrés envers moi-même. On ne vous la fait pas ! Mais bon, dans ces matières l’obstination n’est peut-être pas un défaut, et vous m’accorderez au moins le mérite de la cohérence !
En effet, les choses vont mal cher Marginal, le climat est vraiment glauque, et le devient chaque jour un peu plus. Nous vivons vraiment des âges farouches, comme vous l’aviez exprimé jadis. Les « cache-misère » comme le mariage gay ou l’affaire Dieudonné (sur laquelle vous vous êtes fort éloquemment exprimé sur le compte Facebook du Marginal Magnifique) cachent de moins en moins le désarroi général et l’affaissement dramatique de nos institutions. Le problème, c’est que tout ceci risque de déboucher sur quelque chose de pire encore, et des forces mauvaises sont tapies dans l’ombre, la bave aux lèvres, attendant de se repaître des débris de cette présidence calamiteuse. Sans doute faudra-t-il passer par là, car ce ne sera que lorsque nous aurons vraiment touché le fond du fond que les citoyens, n’ayant plus d’alternative, ne sachant plus vers qui se tourner, ayant épuisé toutes les erreurs possibles, seront contraints de recourir aux puissances du Salut.
Pour revenir d’un mot à l’affaire Dieudonné, je n’irais pas jusqu’à la qualifier de répugnante, mais elle est bien en effet vraiment ridicule, digne de la cour de récré. Si le ministre de l’Intérieur avait voulu faire de la pub à Dieudonné, il n’aurait pas pu s’y prendre de meilleure façon : maintenant chacune de ses déclarations fait l’objet d’une dépêche AFP, il a acquis un statut d’autorité morale de premier plan. Et tout ça part d’une ambition politique déplacée et de misérables rancunes personnelles… Quelle courte vue ! Que d’infantilité dans tout ça ! Quel manque de noblesse, de panache !
Oui, concentrons-nous sur les activités nobles et saines, laissons les crabes de la politique se bouffer entre eux, assistons d’un œil détaché et serein au naufrage des médiocres et des intrigants. Ils auront tous coulé, et nous serons encore là, la volonté droite et les mains propres !
(Nulle obligation de cocher une case cher Marginal, ici c’est comme dans l’isoloir : on peut voter blanc.)
Oui, nous basculons dans le glauque et le ridicule et les évènements actuels le prouvent. Les gens finiront par ne plus accorder leur confiance politique, tant ils sont déçus dans leurs choix. C'est pour beaucoup la grande incertitude, l'errance des idées suite à des réalités qui mettent à mal leurs idéaux. Mais, comme vous le soulignez à la fin de votre texte, l'espoir est là que demain sera meilleur, que les erreurs porteront à la réflexion et ouvriront à des options différentes. Bonne année quand même Laconique.
RépondreSupprimerJe crois que vous avez parfaitement exprimé le sentiment général. Le mécontentement et l’exaspération se propagent, mais le problème est que les mécontents n’arrivent pas à s’accorder entre eux et à bâtir un projet constructif. D’où l’impasse vers laquelle nous nous dirigeons… A moyen terme j’ai une totale confiance en l’avenir, mais il est vrai que toute cette politique actuelle est bien affligeante. Comme dit le célèbre axiome : « L’histoire est tragique », mieux vaut cultiver des activités vraiment épanouissantes comme l’art et la recherche de la sagesse.
RépondreSupprimerBonne journée à vous.