En la onzième année de règne du roi Jacques, l’ange du Seigneur m’apparut. « Une grande période de tribulations s’ouvre en France, m’annonça-t-il. La connerie de tes compatriotes va livrer ton pays à la médiocrité et à l’effondrement. » Je vis alors une bête venir de Hongrie. Elle avait des cornes sur la tête et une longue queue fourchue. Elle avait l’air courageuse, mais elle était lâche. Elle avait l’air déterminée, mais elle était paresseuse. Elle avait l’air honnête, mais elle était corrompue et cupide. Et je vis les foules se prosterner devant la Bête. « Le règne de la Bête durera cinq ans, me dit l’ange. Regarde ce qui viendra ensuite. » Je vis alors un flan de couleur rose. Et je vis l’apathie, la désorganisation, la débauche et le désespoir s’abattre sur la France.
Transi d’horreur, je m’écriai : « Tout est-il perdu pour mon pays ? » « Reprends-toi, me répondit l’ange. Le règne du Flan n’ira pas à son terme. Regarde. » Et je vis alors, au milieu de la fumée et du fracas, émerger une madone. Son regard était franc, sa posture était droite et tous les yeux remplis de larmes se tournaient vers elle. « Ce n’est pas tout, me dit l’ange. En même temps que la Madone du Poitou, surgira une autre personnalité, plus grande encore. » Et je vis un berger du Béarn, plein de confiance et de joie, un radieux sourire sur son visage, tenant dans sa main droite le sceptre du pouvoir. « Lorsque la Madone et le Berger se rejoindront, me dit l’ange, ce sera la fin des épreuves, tous les crimes auront alors été expiés, et une longue période de prospérité et de justice s’ouvrira dans ton pays. »
Et je me prosternai devant l’ange, le cœur plein de terreur et d’espoir. Ces paroles sont véridiques. Que celui qui a des oreilles entende !