22 octobre 2015

Le Grand Automne

      Now they will know why they are afraid of the dark. 

                                                                   Thulsa Doom 

      Et voilà. Nous y sommes. Maintenant, malheureusement, les choses sérieuses vont commencer. L’infinie connerie que les électeurs français ont manifestée lors des deux dernières élections présidentielles en réussissant à ne pas voter pour le seul candidat sérieux va trouver son juste châtiment. Le temps des prophéties s’achève. Nous entrons dans le temps de la souffrance. Eh bien, souffre, pauvre France, flambe, tu l’as mérité. L’aveuglement de deux printemps doit être expié par la terreur d’un hiver sans fin. La situation ne s’améliorera pas. Le désarroi et la douleur ne cesseront pas, ils vont croître dans la vie de chacun, inéluctablement, comme les ténèbres, jusqu’à tout recouvrir, jusqu’à tout submerger. Aucune lueur ne pointera à l’horizon tant que les incapables ne quitteront pas le pouvoir, tant que l’ordre naturel ne sera pas rétabli, tant que les élus du destin n’accèderont pas aux postes qu’ils méritent, tant que Ségolène Royal et François Bayrou ne gouverneront pas.

10 commentaires:

  1. Hahaha! Voilà ce qui s'appelle une nouvelle à chute!Vous prenez des risques, et vos lecteurs aussi, de peur de louper le deuxième ou le troisième degré de l'escalier de votre humour,mais n'écoutant que ma bravitude, je me permets de rire à coeur joie!Je ne peux critiquer mon ex ministre,il nous a envoyé un manuel de l'enseignant auquel je n'ai rien compris ceci dit...Je crois que la meilleure solution est une fois de plus celle qui n'est pas encore visible.Saint Thomas D'Aquin disait dans son "De Regno" que le seul prince digne de régner est celui qui sait instaurer une paix durable et qu'il serait fou de croire qu'un seul homme puisse exceller en tous les domaines.Le bon prince est celui qui sait mettre d'accord ceux dont l'excellence dans leur domaine est prouvée.C'est élitiste et peu démocratique comme conception je l'avoue,mais pardonnez moi, je suis allée voir l'exposition Vigée-Lebrun et je crains que ce que j'y ai appris n'ait réveillé des antécédents monarchistes!

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    1. Ha, chère Orfeenix, je suis heureux que vous ayez été sensible à l’humour de ce texte ! Je pense ce que j’écris, mais c’est vrai que j’utilise des tournures emphatiques qu’il faut prendre au second degré. Que voulez-vous, cet internet rend fou, chacun s’enfonce dans ses obsessions et devient le fanatique des causes qu’il défend. Ceci dit je me surveille, j’essaie de rester modéré et objectif, mais je ne peux m’empêcher d’avoir une vision romantique de la politique, pour moi ça fait partie de la littérature.

      D’après les enquêtes, Bayrou a laissé un plutôt bon souvenir à l’Education Nationale (même s’il a mis des millions de gens dans la rue). Thomas d’Aquin a sans doute raison, aucun homme ne peut réunir toutes les qualités, mais on sent quand même qu’il y a des hommes de pouvoir nés, comme Ronald Reagan ou Mitterrand qui, quels que soient les jugements que l’on porte sur leur politique, incarnent leur fonction et la remplissent avec dignité. Il me semble que cela fait des années que ce n’est plus le cas en France. Je vois que vous donnez une tonalité culturelle à vos vacances ! Cette Elisabeth Vigée Le Brun est en effet dotée d’une sensibilité exquise, rien que sur Wikipédia on voit tout ce qu’elle arrive à transcrire dans un simple regard et une expression du visage. Il faut dire que cette époque a poussé l’analyse psychologique à des sommets de raffinement inégalés, qu’on songe à Choderlos de Laclos ou à Benjamin Constant par exemple…

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  2. Et voilà, c'est reparti, on y est... Ça faisait longtemps, cher Laconique ! Les plus attentifs de vos innombrables lecteurs avaient déjà pu remarquer comme moi les signes annonciateurs d'une rechute dans une de vos réponses en commentaires de votre précédente publication, lorsque vous parliez du "terrible automne dans lequel nous nous engageons". Et ça n'a pas raté ! On est en plein dedans.

    En tout cas, vous perfectionnez votre art, c'est de plus en plus ramassé, c'est court mais tout y est : "infinie connerie" des "électeurs français", "terreur" et "souffrance sans fin", "Ségolène Royal et François Bayrou" annoncés comme sauveurs...
    Bon, vous vous êtes cependant apaisé sur un point de vos obsessions : vous ne tapez cette fois pas sur "la bête venue de Hongrie", comme dans votre désormais célèbre, bien que pas encore vérifiée et loin de l'être, parabole de la Madone et du Berger.

    Bouh, cher Laconique, il faut toujours que vous jouiez les oiseaux de mauvais augure ! Le problème, cher Laconique, c'est que vous n'êtes plus crédible du tout à force, aucune de vos prophétie ne s'est vérifiée jusqu'à présent. Vous n'avez pas le don de divination, il faut bien se rendre à l'évidence.
    Non il n'y aura pas de période atroce de souffrance brutale et soudaine, non il n'y aura pas de révolution, non Bayrou ou Royal ne seront jamais à la tête du gouvernement et seront encore moins de providentiels sauveurs. Tout continuera ainsi qu'aujourd'hui, en un marasme à la progression lente et non spectaculaire et rien de se passera.

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    1. Ah ce n'était pas pour rire? Ce n'était pas une mise en scène pour railler les sondages du moment? Pardon je suis confuse!

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    2. Eh oui, cher Marginal, en fidèle et pénétrant lecteur vous avez bien identifié mes « gimmicks » ! Que voulez-vous, il faut bien que je les place une ou deux fois par an… Mais ne croyez pas qu’il y ait quoi que ce soit d’artificiel ou de convenu là-dedans, c’est mon cœur qui parle, mon intime conviction, et les faits, pour ceux qui savent les lire, ont déjà commencé à me donner raison.

      Vous me faites marrer avec votre « marasme à la progression lente et non spectaculaire ». C’est encore pire ce que vous nous décrivez, c’est les sables mouvants. Bon, je sais que le Marginal Magnifique n’est pas fan de politique, je ne vais donc pas approfondir ni m’attarder, d’autant que je risque fort de resservir le plat très prochainement. Disons qu’il y a des domaines où l’intuition semble invincible. Je ne suis pas aussi doué que vous pour retenir l’attention des teens et les attirer dans mes filets, là je reconnais volontiers votre suprématie incontestée, mais je sens la France, je crois avoir un lien avec elle, dû à mon amour immodéré pour ses grands auteurs, et je peux vous dire que la France va mal, qu’elle a perdu son âme et que des soubresauts pénibles se préparent. Bon, le jour où Bayrou annonce sa retraite politique je quitterai ce sujet à jamais et je reconnaitrai que vous avez raison, promis. (Et pour un fan des 80’s comme vous la citation de « Conan le Barbare » a dû au moins constituer une chose à sauver dans cet article…)

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    3. Ne soyez pas confuse, chère Orfeenix, c’est toujours un peu pour rire, mais dans le fond je suis sérieux, je crois en ce que j’avance, et le Marginal supporte mes marottes avec patience depuis des années déjà…

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    4. J'avoue avoir apprécié la citation du puissant sorcier Thulsa Doom, même si je n'y ai fait allusion. C'est Bayrou Conan ?

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    5. Tout à fait, cher Marginal ! Comme dans ce poème culte.

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  3. Pour une fois je suis d’accord avec Le Marginal Magnifique, votre billet gagne en qualité à mesure même que la vraisemblance de ses thèses diminue. « L’aveuglement de deux printemps doit être expié par la terreur d’un hiver sans fin. », c’est beau comme du Tolkien, cher Laconique ;)

    Je ne vais pas m’attarder sur les thèmes chrétiens d’ordre naturel ou de justice transcendante vouée à contrôler le cours de l’histoire ( paradigme providentiel qui demeure présent à mon esprit)…Je ferais plutôt une brève digression polémique contre le thème de la catastrophe qui vient (« Nous entrons dans le temps de la souffrance »), médiatiquement synthétisé dans cette expression que j’abhorre entre toutes « on va dans le mur ». Non seulement un tel énoncé n’est solidaire d’aucun autre qui nous annoncerait, a posteriori, que ledit mur a été percuté, mais il passe à côté du constat pourtant le plus évident, le plus impitoyable, que Benjamin a fort bien résumé :

    « Il faut fonder le concept de progrès sur l’idée de catastrophe. Que les choses continuent à ‘aller ainsi’, voilà la catastrophe. Ce n’est pas ce qui va advenir, mais l’état de choses donné à chaque instant. » (Walter Benjamin, Zentralpark, in Charles Baudelaire, coll. « Petite Bibliothèque », Payot, Paris, 1982, p. 242).

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    1. Je sens un peu d’ironie dans vos éloges, cher Johnathan Razorback, mais le texte s’y prête, c’est un peu une parodie de texte apocalyptique…

      Je reçois votre critique, tout comme le Marginal vous jugez peu pertinente l’annonce d’une crise de grande ampleur plus ou moins imminente. Pour vous, et la formulation de Benjamin est limpide, il est oiseux de rejeter l’insupportable dans l’avenir, car cela nous détournerait de constater (et de combattre) le caractère insupportable du présent. Mais je ne dis pas autre chose ! C’est justement parce que « l’état de chose donné à l’instant présent » n’est pas tenable, qu’il ne tiendra pas selon moi. Et la crise, ce n’est pas à un penseur des dynamiques historiques comme vous que je vais l’apprendre, ce n’est pas le « mur » contre lequel on se heurte, c’est au contraire la seule voie trouvée par la providence (mettons par « la raison historique » pour faire moins chrétien et plus hégélien) afin de résoudre une situation insoluble. La France est un pays éruptif, la conjonction du caractère monarchique de la Cinquième République et du naturel révolutionnaire du peuple français crée régulièrement des étincelles, particulièrement les mois de novembre et décembre des années en 5 (décembre 1995, novembre 2005, je vous laisse compléter).

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