The darkest hour is before the dawn.
Nelson Mandela
Et voilà. Nous y sommes. L’ordre inévitable se met en place, les événements prédestinés s’accomplissent. Je te salue, infaillible Providence, toi qui exécutes tes décrets avec une fidélité et une ponctualité sans faille. Que ma vie soit consacrée à me rendre digne de ton effrayante justice !
Une page de l’histoire de notre pays se tourne. Celui que l’on ne doit pas nommer, après avoir obnubilé vainement depuis quinze ans l’opinion par son agitation névrotique, quitte la scène. Les années qui viennent seront celles de la mise en lumière de l’effroyable vérité le concernant. En dépit de tous ses défauts, il y avait chez lui une soif de l’autre, un goût de la rencontre et de l’échange, de la confrontation parfois, qui ne pouvaient laisser indifférent. Nous lui souhaitons de trouver l’apaisement dans sa nouvelle vie et dans les prochaines épreuves qui l’attendent. Le plus grand coupable dans cette affaire, c’est avant tout le peuple français qui, par son aveuglement insensé, a permis d’écrire la page la plus honteuse de notre histoire contemporaine.
Et maintenant, nous entrons dans une zone d’incertitudes. Les représentants du pouvoir sont discrédités par leur médiocrité et leur mesquinerie. En face, l’on ne trouve que des opposants étriqués et rances, dépourvus de relief et de panache. Où que le regard se porte, l’on n’aperçoit que ténèbres et impuissance, ambitions personnelles et luttes d’egos. Aucune issue ne semble se dégager. C’est l’heure la plus sombre.
Pourtant, tout n’est pas perdu. Dans quelques jours, dans quelques heures, une lueur va s’allumer. Un homme va se déclarer, et entamer son chemin. Je ne connais pas son nom. Il viendra d’une petite ville des Pyrénées. Il commencera son parcours dans l’indifférence. Puis il se fera écouter. Il s’imposera. Il gouvernera. Lecteur, reviens ici dans six mois et juge-moi sur mes paroles.