Un mort est sans défense. C’est pourquoi la mémoire des morts est sacrée. Juger un mort, c’est se substituer à Dieu, c’est attenter à ce qu’il y a de plus démuni, c’est faire fi de toutes les lois divines et humaines.
J’ai longtemps hésité à écrire quelques mots sur Jean d’Ormesson. L’abîme qui s’est creusé entre lui et moi un beau jour du printemps 2007 est tel que je ne pensais pas pouvoir le faire sans violer les lois sacrées que je viens d’évoquer. Cette rupture dépassait le champ de la politique, elle touchait à ce qu’il y a de plus important, aux valeurs qui donnent un sens à l’existence. Mais il me semble aujourd’hui que j’ai une dette envers Jean d’Ormesson, et que ce serait faire preuve d’ingratitude que de ne pas tenter de m’en acquitter.
Tout a été dit sur Jean d’Ormesson, sur son intelligence, sur son charme. Derrière ses yeux bleus malicieux et son sourire, je décèle quant à moi une grande dureté de caractère, au bon sens du terme. Il y avait quelque chose d’authentiquement nietzschéen chez lui, ce qui est bien plus rare que ce que les auto-proclamations que l’on peut lire partout ne laissent supposer. Jean d’Ormesson a décidé d’être heureux envers et contre tout. Je soupçonne chez lui une faille initiale, je ne sais quelle humiliation originelle, causée par une sensibilité extrême, celle des vrais artistes, et qu’il a décidé de vaincre derrière un masque invulnérable d’esprit et de jovialité. Et il a été invulnérable, surmontant toutes les déceptions et tous les drames avec une détermination proprement romaine. Il a pleinement recueilli les fruits de cet héroïsme du bonheur, ayant accumulé honneurs, plaisirs, succès mondains, au-delà de tout ce que ses contemporains auraient pu rêver. Et, marque suprême de supériorité, il a pu mesurer la vanité de tout ceci, ce qui n’est donné qu’à bien peu.
Un seul de ses livres a compté pour moi, son Autre histoire de la littérature française, que j’ai découverte à quinze ans, précisément au moment où je quittais Stephen King pour André Gide, Racine et Jean-Jacques Rousseau.
Jean d’Ormesson a donné du bonheur à beaucoup de gens, il a donné à beaucoup le goût des lettres, il a rendu la vie plus légère à ses contemporains. Nul ne peut deviner les conséquences que son terrifiant choix de 2007 et 2012 aura sur la destinée de son âme. Gageons que tel acte minime de charité et d’humilité, ignoré de tous, pèsera plus lourd en sa faveur que tous ses succès, lors du Jugement.
Jean d’Ormesson est né de droite et il est resté de droite. C’est cette fidélité qui a fait sa popularité, mais aussi ses limites. Et en considérant cette magnifique destinée, désormais achevée, l’on ne peut s’empêcher de penser que ce qui fait en définitive la valeur d’une vie, c’est sa capacité à transcender les camps, à briser les cadres, à dépasser les héritages, à s’aventurer en un mot sur des territoires vierges et sauvages, comme l’ont fait ceux qui sont sans doute les deux plus grands Français du vingtième siècle, que Jean d’Ormesson a tant détestés et qui le fascinaient en même temps, sans doute parce qu’il a reconnu en eux l’image de ce qu’il aurait pu être s’il avait osé préférer la vraie liberté au faux bonheur : Jean-Paul Sartre et François Mitterrand.
J'ai aussi hésité à écrire sur M. d’Ormesson. Je l'ai très peu lu et ça m'a paru assez plat, "Qu'ai-je donc fait ?" m'est tombé des mains.
RépondreSupprimerMais au vu de l'avalanche d'hommages (et de leurs auteurs), j'étais tenté de me mettre en porte à faux. Vous dites, cher Laconique, qu'il ne faut pas juger les morts. L'athée que je suis n'a pas ses scrupules, et je préfère m'en tenir à l'attitude des Anciens païens qui ne manquaient pas l'occasion de mesurer la valeur des défunts, que ce soit pour les louer (discours aux morts de Périclès, d'Hypéride) ou pour les maudire.
"On doit des égards aux vivants; on ne doit aux morts que la vérité." (Voltaire)
Oh, certes, je ne déteste pas M. d’Ormesson, qui ne m’intéresse pas outre mesure. Il était certainement plein d’esprit, joyeux, sympathique –mais est-là une manière politique de juger des mérites de ses concitoyens ?
Si je réfléchis sur la manière dont il a influencé le devenir de la Cité, je ne peux que remarquer -outre le soutien (que vous critiquez à juste titre) du lettré, de l’homme de culture, à la vulgarité d’un Sarkozy-, qu’il a agi pour attaquer le principe de la souveraineté des Nations, aussi bien en France qu’à l’étranger. Il a approuvé le principe des bombardements occidentaux en ex-Yougoslavie –bien évidemment avec des justifications « humanitaires », car il en entendu que si les Russes ou autres barbares mènent des guerres « aveugles », nos bombes à nous sont des bombes qui soignent…
En politique intérieure, porte-voix de la bourgeoisie (de droite) et de ses intérêts sonnants et trébuchants, il a soutenu le délitement de la Nation au profit de l’utopie mortifère et post-nationale, avec une constance que personne ne niera. En 1992, M. d’Ormesson nous vantait cette belle idée européenne, « la plus grande idée de ce temps » (L'année de tous les doutes (2) », Le Figaro, 29 décembre 1992, repris dans Jean d’Ormesson, Dieu, les affaires et nous. Chronique d’un demi-siècle, Robert Laffont, coll. Pocket, 2015, 846 pages, p.171).
RépondreSupprimerEn 2010, dans un déni de réalité inouï, il écrivait que « L'euro a été un succès [!!]. L'origine du drame que nous venons de vivre est que ce succès, par définition, était purement économique. » (Jean d’Ormesson, « Pour une refondation de l'Europe », Le Figaro, 12 mai 2010, ibid p.819). L’observation de tous les paramètres économiques depuis le milieu des années 2000 montrait pourtant nettement le contraire du "succès", fût-il "purement économique" (jeter donc un œil). Depuis, même certains eurolätres ont fini par admettre leur aveuglement, du bout des lèvres.
Mais ça n’a pas empêché M. d’Ormesson ne s’acharner dans la même direction, avec une foi véritablement religieuse… « Sortir de l'euro, renoncer à avancer vers une Europe unie serait une catastrophe pire que toutes les autres. Les Etats d'une Europe désunie ne pèseraient pas lourd entre les Etats-Unis et la Chine. » (Jean d’Ormesson, « Quelques nuances de noir, et un peu d’espérance », Le Figaro, 9 mars 2013, ibid p.541-542). Et ce alors que, tous les géo-politologues sérieux vous le diront, il n’y a aucun rapport simple entre la puissance (politique, diplomatique, économique, culturelle) d’un pays et son étendue géographique ; c’est une illusion enfantine.
Force est de constater que si l'écrivain d’Ormesson a peut-être amélioré l’humeur de son lectorat, l'éditorialiste, le journaliste, le "faiseur d'opinion" a avant tout contribué à plonger la France dans le déclin, le malaise identitaire et le pessimisme qu’il dénonçait par ailleurs…
Hum… Eh bien voilà Jean d’Ormesson habillé pour l’hiver. Cela frôle la damnatio memoriae pour le coup !
RépondreSupprimerJe ne partage pas du tout vos idées sur l’Europe, ou sur la nation comme horizon indépassable de la béatitude des peuples, mais je ne suis pas économiste et je ne vais pas engager la joute sur ce sujet. En tout cas merci pour toute votre documentation, même s’il serait aisé, je suppose, d’en réunir une tout aussi conséquente allant dans l’autre sens.
Pour d’Ormesson, vous ne devez pas oublier qu’il est né en 1925 et qu’il a vécu la seconde guerre mondiale. Toute cette génération (Mitterrand, Kohl) a grandi dans les ruines, et l’Europe politique était avant tout la promesse que de tels cataclysmes ne se reproduiraient plus sur le sol européen, promesse qui a été tenue, il faut le reconnaître. Mais bien entendu, quand on est né après, on ne voit que les mauvais côtés, on n’a pas de point de comparaison.
Enfin, cher Johnathan Razorback, vous connaissez le dicton, il est facile de voir la paille dans l’œil du voisin, et il l’est moins de voir la poutre que l’on a dans le sien. Quand quelque chose me déplaît, j’ai plutôt tendance à le passer sous silence, et à appuyer au contraire sur ce que j’admire. En dénigrant les gens, on renforce dans son cerveaux les circuits neuronaux du dénigrement, et à la longue cela influe sur le caractère et la personnalité. Et l’inverse est vrai, en admirant on devient plus empathique, plus confiant. En un mot, il ne suffit pas de juger, il faut examiner l’effet que nos jugements peuvent avoir sur nous-même. Car, comme l’écrivait Descartes dans son traité des Passions de l’âme : « Puisqu’on peut avec un peu d’industrie changer les mouvements du cerveau dans les animaux dépourvus de raison, il est évident qu’on le peut encore mieux dans les hommes. » (50). Et je ne pense pas que se complaire à attaquer outre mesure un vieux monsieur qui vient de mourir soit de la moindre utilité pour quiconque.
« L’Europe politique était avant tout la promesse que de tels cataclysmes ne se reproduiraient plus sur le sol européen, promesse qui a été tenue, il faut le reconnaître. »
RépondreSupprimerIl n’est pas difficile de promettre des choses dont la réalisation ne dépend pas de vous…
Avec toute l’estime que j’ai pour vous, cher Laconique, je dois dire que vous manquez grandement de réalisme politique. « L’Europe c’est la paix » est un joli slogan, mais qui ne recouvre aucune espèce de réalité. Pour faire court, si l’Europe occidentale depuis 1945 n’a pas connue la guerre, cela ne tient pas à la construction européenne ou au soi-disant « couple franco-allemand » (expression inconnue en Allemagne), mais aux facteurs suivants :
1 : Les Etats ouest-européens, sous l’influence des USA, ont partiellement intégrés leurs armées dans le cadre de l’OTAN, face à la menace soviétique, qui a fait respecter durant une bonne partie de la période considérée un « équilibre de la terreur ».
2 : L’Allemagne n’a été réunifié qu’après la Guerre Froide. Auparavant, ses forces armées n’étaient guère de taille à attaquer quiconque, et sa sécurité dépendait largement de traités militaires bilatéraux (avec les USA). Depuis, son potentiel militaire s’est considérablement amélioré, et les européistes, contrairement à leur propagande électorale ne sont pas allé de main-morte pour l’encourager à se réarmer (« Heureux bénéfice de la construction européenne [!], le redimensionnement de l’armée allemande devrait réjouir la France. Paris plaide depuis longtemps [!] pour un engagement militaire renforcé de son principal partenaire politique pour gérer les crises internationales. » -Luc André, Les effectifs de l’armée allemande vont progresser de 7000 personnes, L'Opinion, 10 Mai 2016).
3 : Le Royaume-Uni et la France disposent de la bombe à hydrogène, pas l’Allemagne (ce qui est pour le moins dissuasif, vous me l’accorderez). On voit assez mal, dans ces conditions, un Etat européen non-nucléarisé menacer la France ou le Royaume-Uni. Si guerre il devait y avoir, elle devrait plutôt être à l’initiative du pays le mieux armé, n’est-ce-pas ? Or le Royaume-Uni ne s’intéresse plus beaucoup à l’Europe. Quant à la France, c’est un pays fort pacifique (je vous rappelle qu’en 1870, 1914 et 1940, ce sont les armées allemandes qui ont franchis le Rhin pour nous envahir, pas le contraire).
RépondreSupprimer4 : Enfin, les USA ne souhaitent pas d’une guerre en Europe, et ils ont encore assez d’influence pour obtenir de nous bien des choses.
Il ne faut donc pas inverser la causalité ! Ce n’est pas la construction européenne qui a assuré la paix en Europe. C’est au contraire la paix (découlant avant tout du déséquilibre entre les parties en présence et de la non-bellicosité des parties les plus fortes), qui a rendu vraisemblable, qui a conditionnée, la construction européenne. Mais au profit de stratégies d’acteurs très divers, et pour des raisons assez éloignées de ce qu’on explique au public (« L’Europe c’est la paix », « Faire l’Europe c’est faire le poids » et autres aimables farces). Lisez donc jusqu’en page 6.
« Quand quelque chose me déplaît, j’ai plutôt tendance à le passer sous silence, et à appuyer au contraire sur ce que j’admire. En dénigrant les gens, on renforce dans son cerveaux les circuits neuronaux du dénigrement, et à la longue cela influe sur le caractère et la personnalité. Et l’inverse est vrai, en admirant on devient plus empathique, plus confiant. »
Je vous accorde très volontiers ce point. Ou plutôt, je vous accorde que passer au moins autant à louer qu’à blâmer est un idéal de santé morale et intellectuelle. Encore faut-il avoir d’honnêtes objets de louange à disposition, et notre vie publique ne croule pas sous eux…
« La moindre utilité pour quiconque. »
L’utilité est d’essayer de rétablir une certaine hiérarchie du bon et du mauvais, contraint et forcé par un pouvoir qui prétend censurer le mensonge sur internet pour mieux protéger ses opinions à lui. Quand le Président de la République dit du défunt académicien qu’il incarnait « le génie français », il me paraît bon de soupeser les contributions morales, politiques, intellectuelles dudit génie… Force est de constater qu’elles ne sont pas impérissables et plutôt surestimées, voire nocives. Avoir de l’esprit à la façon des salons du XVIIIème, ce n’est quand même pas faire œuvre in saecula saeculorum, cher Laconique. Comparez donc les hommages médiatiques à la mémoire de M. d’Ormesson avec le peu de bruits qu’on faites les disparitions d’un Ogien ou d’un Max Gallo !
Eh, cher Johnathan Razorback, c’est la première fois qu’on me dit que « je manque grandement de réalisme politique ». Je pourrais mal le prendre !
RépondreSupprimerSur l’Europe, on pourrait écrire des pages et des pages, on ne se mettra pas d’accord. Je souscris plutôt à toutes les citations de grands hommes du document auquel vous me renvoyez. En un mot, le sens de l’histoire va pour moi vers un effacement des entités régionales, au profit d’une intégration de plus en plus universelle. Les stoïciens étaient universalistes, à l’époque des guerres entre cités grecques, les chrétiens étaient universalistes, et il me semble que plus la communauté politique est étendue, plus cela facilite le triomphe de valeurs objectives (par opposition au favoritisme, aux luttes de clans) et le progrès vers une fraternité universelle. C’est peut-être utopique, mais les progrès réels sont nourris par les utopies. Élever des murs ne résout rien, on en a l’illustration dans plusieurs régions du monde…
Sur d’Ormesson, gare au contresens ! Il y a plusieurs acceptions du mot génie. Quand Macron fait de Jean d’Ormesson un parfait représentant du « génie français », il ne veut pas employer le sens « talent inné et exceptionnel d’une personne », mais le sens « caractère propre et distinctif » (comme dans Génie du christianisme par exemple). Or il est vrai que d’Ormesson a parfaitement incarné les caractéristiques habituellement associées à l’esprit français : finesse, culture, charme, bonhommie, etc. Cela ne fait pas de lui pour autant un génie, personne ne songerait à le prétendre. Et cela justifie que beaucoup de gens aient été touchés par sa mort, tout cela le rendait proche des gens, plus que ne l’auraient fait des capacités d’abstraction hors norme. Tout le monde n’est pas philosophe, mais tout le monde apprécie la finesse d’esprit. Et sa disparition n’a pas fait tant de bruit que ça. Il me semble que quelqu’un d’autre est mort au même moment dont on a bien plus parlé.
Bel hommage, cher Laconique ! pour lequel vous vainquez avec noblesse vos inimités, et je sais combien cela vous coûte concernant votre obsession, la bête immonde venue de Hongrie. On peut dire en tout cas que vous avez été inspiré, c'est plus que "quelques mots" !
RépondreSupprimerGageons que vos innombrables lecteurs apprécieront votre grandeur d'âme et que celle-ci pèsera plus lourd lors du Jugement que tout le reste.
Eh oui, cher Marginal, j’ai une histoire avec d’Ormesson, je l’ai même croisé en 2001 à Venise (histoire vraie), et même si un seul de ses livres a compté pour moi, c’est un ouvrage qui m’a enthousiasmé quand j’avais seize ans… Mais ce choix de 2007, ça a été un vrai coup de poignard. Comme le dit justement Johnathan Razorback, on n’attendait pas de d’Ormesson de soutenir l’incarnation de la vulgarité. Et vous auriez tort de minimiser cette histoire. Cette élection de 2007 a vraiment été une des deux ou trois plus grandes souffrances de ma vie.
RépondreSupprimerEn tout cas, en qui vous concerne, Jean d’O ne semble pas vous inspirer. Vous avez fait service minimum là si je puis dire ! Il est vrai que Jean d’O était le contraire d’un marginal… Bah, le jour du Jugement vous témoignerez pour moi, et réciproquement. Et en dépit des hectolitres de foutre que vous aurez répandus au cours de votre vie, je pourrai certifier que vous avez un bon fond !
Je ne suis pas certaine d'avoir compris ce qu'était ce faux bonheur. Les mondanités ? Les livres "faciles" ? Si oui, je ne peux que me ranger derrière vous. Ce billet me conforte dans l'idée que je me fait de Jean d'O. : un homme charmant, indécrottablement de droite, qui maîtrisait l'art de la conversation comme personne, mais dont les livres n'étaient pas aussi transcendants que le personnage...Je n'ai encore rencontré personne qui ait lu un de ses livres jusqu'à la fin.
RépondreSupprimerEt je vais suivre ce conseil qu'il avait donné un jour dans La Grande Librairie lors d'un plateau avec sa fille : "Ne lisez que les grands livres. Ne perdez pas de temps avec le reste". Bon ben...Pas de Jean d'O. alors.
PS : je n'ai pas de scrupules à juger l'œuvre d'un mort car, comme l'a dit quelqu'un plus haut, je suis athée. Par ailleurs, j'ai toujours eu une profonde sympathie pour l'homme (ou le personnage médiatique).
Ma foi, le « faux bonheur » c’est tout ce Jean d’Ormesson a célébré dans ses livres : le soleil, la mer, cette légère ivresse narcissique qui accompagne toujours la culture et le raffinement, la vie en un mot. Or il est écrit : « N’aimez ni le monde ni ce qui est dans le monde. » (1 Jean, 2, 15). Plus généralement, c’est l’attitude qui consiste à vouloir profiter de la vie, à la presser comme un citron, au lieu de l’offrir au service d’une cause, comme l’ont fait tant de grands hommes.
RépondreSupprimerD’Ormesson était brillant (agrégé de philo et d’histoire je crois), mais toute cette intelligence donne à ses derniers livres (ceux que j’ai feuilletés) un caractère un peu froid. Beaucoup de noms propres. Il y a un seul de ses livres que j’ai vraiment aimé, c’est Une autre histoire de la littérature française (en deux tomes). C’est très bien écrit, subjectif et factuel à la fois, un vrai panorama de tous nos auteurs classiques. Lire ça à quinze ans, c’est parfait.
Enfin, ne pas dire du mal des morts n’à rien à voir avec être athée ou pas. C’est juste que l’on attaque quelqu’un qui ne peut pas se défendre. Cela manque de noblesse. Et pour le karma, c’est mauvais, car on reçoit toujours en fin de compte ce que l’on donne.
Je ne manque pas de vous lire toujours avec beaucoup d'intérêt même si le temps me fait défaut en ce moment (cause professionnelle) pour faire un commentaire sur chaque texte. Très instructif, celui-ci ainsi que les commentaires. J'en ai appris un peu plus sur cet auteur au-delà de son côté charismatique. Continuez à nous enchanter avec vos écrits toujours dans l'analyse fine etsubtile, et votre grande culture.
RépondreSupprimerMerci à vous ! J’ai été moi aussi très pris ces derniers temps, j’ai beaucoup moins lu, et je n’ai pas de critique nouvelle sous le coude pour le moment, ce qui est quand même l’objet premier de ce blog. Je crois qu’il ne faut pas se forcer, pour que ça reste sincère et vivant. Il y a eu de grands changements, dans ma vie et en France, ces derniers mois. Ce site est né à une époque très particulière, et je ne sais pas s’il est destiné à se maintenir dans la nouvelle configuration historique que nous vivons.
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